Jo avait suivit le cour d'astronomie, à partir de 20h, et avait continuer la construction de sa carte des cieux, le cours s'était bien passé. Ce n'était pas un de ses cours préfères, mais passer un moment, en regarder les étoiles n'était pas désagréable, loin de là. D'ailleurs, c'est pour cela qu'elle se retrouver à nouveau dans la salle, elle avait oublié son télescope, et elle était revenue le chercher dans la salle, et n'avait pas pu résister à l'envie de jeter un coup d'œil vers le ciel...
C'était le bon moment pour faire un point sur sa vie, et ce qui était arrivé ces derniers jours, tout s'était un peu bousculé depuis l'attentat à Pré-au-Lard. Sa mère était tombée dans le coma, et la seule personne qui avait pu la réconforté, avait été Aulne, une serdaigle, sans doute née-moldue d'après ce qu'elle lui avait raconté sur le travail de ses parents, journalistes moldus. Puis Dumbledore lui avait dit que sa mère allait mieux, et effectivement quelques jours plus tard, elle reçoit une lettre de sa part, cela réconforte Jo. Et elle se sent beaucoup mieux, mais voilà dimanche dernier, la cérémonie d'hommage pour les disparus de Pré-au-Lard a lieu, et la jeune fille se sent un peu de trop, parce que sa mère à elle est en vie, alors que la mère d'Ines est morte, tout comme la sœur de Daniel.

D'ailleurs en parlant du jeune homme, elle se sent un peu en panique de la revoir, enfin de le croiser dans un couloir et de devoir entamer une discussion, elle est sûre que Tom, est parlé au jeune homme, de sa discussion. Le jeune préfet mets toujours des difficultés, là où les choses sont simples, elle est amoureuse du jeune homme, et ne doit rien en dire... Pour Ines, pour Daniel, et surtout pour elle, car elle sait qu'il va la repousser, et leur amitié sera détruite à jamais. Mais voilà avec Tom qui complique tout, et puis l'attaque de Pré-au-Lard qui n'arrange rien. En effet, Daniel y a perdue sa sœur, comment lui présentait des condoléances, alors qu'elle se réjouit de la guérison de sa mère. Elle soupira et décolla son œil du télescope, pour le plier, et le ranger dans son sac. Elle s'avança vers le bord de la fenêtre, et se perdit dans la contemplation du ciel... Si elle n'était pas aussi perdue, peut-être aurait-elle entendue les bruits de pas, derrière elle, qui annonçait l'arrivée d'une personne dans la salle de classe...

[HJ : Ce RP a lieu le jeudi 21 Novembre, et Jo évite Daniel, depuis plus de deux semaines... ]

ça faisait longtemps que Dan’ avait abandonné l’astronomie... Enfin, longtemps, p’têt pas, ça ne faisait que deux petites années, mais il ne s’en portait pas plus mal. Toutes ces planètes, étoiles, constellations... ça lui donnait un de ces mal de crâne. Il était déjà infichu de distinguer la grande et la petite ours, alors en partant de là, il ne fallait vraiment mais alors vraiment pas trop lui en demander. ça avait été l’une de ses matières les plus détéstées tout le temps où il avait dû en faire, ne serait-ce que parce que ça obligeait tout le monde à venir en cours tard le soir, lui qui préférait largement glander dans sa salle commune (d’ailleurs il ne comptait pas le nombre de fois où il l’avait séché, ce cours.. beaucoup trop, d’après leur professeur et d’après ses résultats). Dan’ avait évité le Troll de justesse en astronomie, pendant ses BUSE, et son Piètre ne lui ouvrait pas beaucoup de portes dans l’étude des étoiles (à part la porte de sortie, évidemment). ça n’avait pas attristé Dan’ le moins du monde, bien sûr, rien n’aurait pu lui faire plus de plaisir que d’envoyer balader ce cours à la nuit et d’occuper sainement (ou pas) ses soirées à autres chose.

ça faisait donc une bonne éternité qu’il n’avait pas remis les pieds dans la salle du cours d’astronomie, et il y a peu, il vous aurait sûrement dit qu’il n’y retournerait jamais, même pas sous la torture.. Bon, c’était pas une épreuve si terrible que ça, mais ça lui rappelait des mauvais souvenirs, l’atronomie, ça ne le rendait pas du tout nostalgique. Puis surtout, il n’avait pas cetle âme romantique qui aurait pu lui permettre d’apprécier la contemplation des cieux à leurs juste valeur. Pour lui, c’étaient juste des point jaune sur un fond bleu marine, point barre, pas de quoi en faire tout un plat. D’ailleurs, il se demandait vraiment comment toutes ces étoiles barbantes au possible avaient pu inspirer autant de poètes. Enfin bref, on s’égare, on s’égare. En fait, si Dan’ avait décidé de se traîner jusqu’à la tour d’astronomie, c’est parce qu’il savait qu’il y trouverait Jo, ayant déniché son emploi du temps. L’ennui, c’est que sa flemme n’aidant pas (ni vraiment sa volonté - il était un peu anxieux au sujet des conséquences qu’auraient leur face à face), il était parti de sa salle commune beaucoup trop tard, et tandis qu’il montait les marches qui conduisaient à la tour d’astronomie, il était convaincu qu’il ne trouverait personne. Je ne vous le cache pas, ça l’arrangeait un peu, la conversation qu’il devait avoir avec Jo, cette mise au point, ça l’enchantait pas franchement. ça avait pas arrêté de tourner et retourner dans sa tête depuis que Tom lui en avait parlé. Est-ce que Jo était vraiment amoureuse de lui? Il éspérait vraiment que non. Bon, c’était flatteur, mais il ne saurait pas du tout comment gérer la situation, et Jo était devenu une trop bonne amie pour qu’il accepte de la perdre. Avec Miyria, ça avait déjà été assez compliqué comme ça.

Arrivé en haut, il ne croisa personne. Bon signe, il allait monter, voir qu’il était arrivé trop tard et faire demi-tour. Parfait, vraiment. Sauf que ça ne se passa pas comme ça. Quand il arriva dans la salle, il la crut vide tout d’abord, puis, après un coup d’oeil plus attentif, il repéra Jo, qui fixait les étoiles, l’air absent. Bon ben... apparemment, il ne pouvait pas y échapper.

“Hey!” l’interpella-t-il pou lui laisser le temps de constater sa présence. “J’ai pas arrêté de te chercher ces derniers jours, tu me fuis ou quoi?”

La réponse de Jo se tenait, et Dan’ comprenait bien que tout ça, ça avait dû la mettre dans l’embarras, c’est sûr que ça devait pas être évident à gérer pour elle. Elle, toute heureuse de savoir sa mère en bonne santé pendant que tous les deux devaient subir l’absence forcée de membres proches de leur famille. Dan, même s’il avait perdu sa soeur et était donc sans doute le mieux placé pour comprendre, avait déjà du mal avec Ines, et autant dire qu’en ce moment, leurs relations étaient plutôt tendues (pour une fois que ça n’avait aucun rapport avec Tom), alors Jo, dans cette situation, devait sûrement avoir énormément de mal, ça se comprenait. Mais bon, en même temps, c’était vraiment dans un moment comme celui-là qu’il aurait eu besoin du soutien de Jo et de sa présence, puisqu’il ne pouvait pas vraiment compter sur celui de sa petite amie, et encore moins sur celui de Tom. Et sa liste de vrais amis n’étant pas très longue, Jo était la suivante dessus, et il n’avait pas pu compter sur elle puisqu’elle l’avait évité. Sans compter qu’il ne savait pas s’il pourrait compter sur elle de la même manière à l’avenir, quand il aurait abordé le sujet qui risquerait de fâcher.

“Oui c’est très lâche.”

Il avait dit ça très froidement, même beaucoup trop froidement. C’était pas ce qu’il voulait, c’était comme s’il appréhendait ce qui allait suivre et qu’il mettait une barrière de glace entre eux juste pour dissuader Jo d’avoir la moindre affection pour lui. Il voulait pas être le salaud insensible qui lui briserait le coeur. C’était un salaud insensible, très souvent. Mais Jo, il l’aimait trop pour la faire souffrir. C’est pour ça qu’il comprit bien vite que son attitude n’était pas la bonne. ça n’amènerait rien de bon. Alors bon, son ton s’adouçit.

“Excuse, c’est pas du tout c’que je voulais dire. C’est juste que j’aurais vraiment eu besoin que tu sois là.” Il fit une légère pause. “J’aurais aimé partager ça avec toi, le fait que ta mère aille mieux, tout ça... ça m’aurait fait du bien j’crois.”

C’était plutôt sincère, il avait rapidement décidé de gérer son deuil en abandonnant sa soeur à son sort et en se concentrant sur ce qui devait compter dans sa vie, Tom et ses missions, Ines, Jo... Dans ces moments là, il n’avait pas envie d’être égoïste comme il avait l’air de l’être, il voulait tout leur donner, à eux. Enfin, tout ça ça changeait rien. Il passait d’une extrême méchanceté à une extrême gentillesse. Il voulait clairement influencer le jugement de Jo et c’était une mauvaise chose, il savait pertinemment que tant de gentillesse la pousserait à ne rien dire (si il y avait quelque chose à dire) pour préserver leur amitié, et au fond de lui c’était p’têt ce qu’il voulait, un gros tissus de mensonge. Même si le doute le dévorerait sûrement. Il appréhendait le moment d’aborder le sujet, mais il voulait attendre que Jo lui ait répondu. Comment on amenait ça, d’ailleurs? “Au fait, c’est vrai que t’es amoureuse de moi?” Ou ça faisait trop brutal, ou ça faisait carrément prétentieux. Il était paumé.

Jo se confondit en excuse, et ça mit Dan mal à l’aise, il y avait été un peu fort. Elle était pas du genre à être volontairement mauvaise, mais bon. C’était pas la peine de s’appesantir pendant un siècle là-dessus. Ce qui était fait était fait, et s’ils restaient trop longtemps sur le sujet, les choses étaient perdus d’avance. Voilà qu’il l’avait fait pleurer, c’était vraiment pas ce qu’il voulait, pas du tout.

“Pleure-pas. Excuse moi.” Il fouilla sa poche de sa main libre et en sortit son vieux mouchoir en tissus. Il était déjà utilisé, mais bon, il pouvait quand même aider à sécher ces grosses larmes. “J’ai encore réagi comme un con. Tu m’connais, je peux vraiment être idiot.”

ça devenait vraiment trop dur de tout lui balancer, maintenant. Il savait pas comment il allait faire. Il allait sortir ça, ça viendrait comme un cheveux sur la soupe, et soit elle lui rirait au nez en le traitant de prétentieux, soit elle pleurerait de plus belle, soit elle s’en irait en courant et ils ne s’adresseraient plus jamais la parole. Il ne savait vraiment pas quelle solution il préférait. Aucune des trois, très franchement. S’il pouvait s’en passer, il le ferait volontiers, enterrer les problèmes, même très profondément, c’était pas ce qui les faisait disparaître. Il le savait bien, ça, même si ça ne l’empêchait pas de jouer sans arrêt les autruches en ce moment, en niant les problèmes qu’il avait avec Tom et Ines et pire encore, en niant la souffrance que représentait la perte de sa soeur pour lui. Un jour, ça lui exploserait à la tronche, et tout deviendrait encore plus merdique que ça ne l’était déjà, même s’il avait du mal à voir comment ça pourrait être possible. Il fallait qu’il s’épargne ça avec Jo.

Il ne dit rien pendant plusieurs secondes, il regardait la main de Jo, qui tenait encore la sienne, en signe d’amitié. En signe d’amitié ou bien? Aaah, ça le paumait complètement, tout ça. Il savait bien qu’il fallait remédier à ça, mais c’était plus facile à dire qu’à faire, s’y mettre, ouvrir la bouche et dire les mots qu’il fallait, ça c’était le problème. Surtout que si en ce bas monde, il y avait quelqu’un de pas doué pour dire les mots qu’il fallait, c’était bien Dan’, il l’avait bien démontré quelques secondes plus tôt en s’adressant à Jo. Bon, quand faut y aller...

“Euh, Jo...” Il se racla la gorge. Mais comment on pouvait formuler un truc pareil? “J’aurais un truc à te demander, mais j’aimerais bien que tu me promettes de ne pas te fouttre de moi.”

C’était une demande à double sens, il voulait qu’elle lui promette de ne pas se moquer d’elle, mais aussi qu’elle lui promette d’être sincère et de lui répondre la vérité, même si ça risquait de compliquer leur relation, malheureusement. Il valait mieux que ce soit maintenant, quand ce serait p’têt gérable, que trop tard et qu’aucun des deux ne puisse faire quoi que ce soit.

Que... quoi? Hum... D’où est-ce qu’il lui était venu l’idée saugrenue que Tom ait quoi que ce soit à voir là-dedans? Ouais bon, c’était sans doute dû au fait qu’il avait carrément quielque chose à voir là-dedans, mais euh... C’était pas valable, on va dire. Bon d’accord, Jo ne faisait que confirmer ce que Dan avait préféré faire semblant de ne pas supposer, une fois de plus, Tom le menait en bâteau, sûrement histoire de le “punir” encore pour l’affaire Quibber. Il avait dû parler à Jo... c’était pas forcément malin, puisqu’elle pouvait tout lui dire. Mais en même temps, vu l’état de colère que ça provoquait chez Dan’, c’était p’têt pas si mal vu que ça. Ok, c’était peut-être son grand manitou qui avait semé le trouble entre lui et Jo, mais les doutes qu’il avait émis bah... Dan’ était pas loin de penser que c’était pas forcément si éloigné de la vérité que ça. C’était que Daniel avait quand même cogité sur la question. Ok, c’était une bonne poire, mais il n’était pas complètement abruti non plus, il s'était tout de même interrogé un minimum. Et en cogitant sur la question, ça lui avait pas semblé si improbable que ça, que Jo puisse ressentir quelque chose pour lui.

Bon, apparemment, elle, elle n’était pas de cet avis. Et la façon dont elle lui fit remarquer qu’elle prenait ce qu’il venait de dire pour une connerie monumentale eut le don de le vexer. Il avait bien envisagé la possiblité qu’elle se foutte de lui, mais bizarrement, il l’avait plus rapidement ejecté que n’importe quelle autre possibilité. Il n’imaginait pas Jo capable d’être aussi... cassante. Il l’imaginait juste être un peu gênée, sortir une phrase qui ne blesserait pas trop son égo... Mais non, à la place, elle lui avait foncé en plein dans le lard. Et s’il y avait une chose à laquelle il ne fallait pas toucher, chez Daniel, c’était à son lard précieux égo... bon, sauf quand il s’agissait de Tom, avec lui, son égo était tellement ratatiné que l’on pouvait se demander comment il faisait pour exister autrement auprès des autres.

Bref, en tous cas, vous l’aurez compris, la réponse de Jo n’avait pas franchement satisfait Daniel. C’est vrai, il aurait dû être soulagée, d’apprendre qu’elle ne ressentait rien du tout pour lui, mais bizarrement bah... maintenant que c’était dit, ses doutes n’avaient pas disparu pour autant, c’était même pire. Elle devait dire la vérité. Quoi, il se croyait irrésistible, ou quoi? Mais il se posait tout de même un tas de question. Tom avait bien joué son rôle, finalement, Dan’ ne savait vraiment pas s’il arriverait à s’ôter cette idée perturbante de la tête. Et en plus de ça, il en voulait toujours à Jo pour la presque insulte qu’elle lui avait faite. C’était pas rare qu’on se moque de lui et de son autosuffisance, c’était même carrément fréquent, mais quand c’était Jo qui le faisait, Dan ne trouvait pas ça drôle, mais alors vraiment pas drôle du tout.

“Oui on est amis, Jo, c’est pour ça que ça me surprend vraiment que tu te rabaisse au rang de ceux qui pensent que je ne suis pas capable de réfléchir par moi-même. C’était mon idée. Et même si c’était une idée à la con, tu aurais au moins pu avoir la gentillesse de ne pas me faire passer pour le dernier des crétins”. déblatéra-t-il très froidement, vraiment ennervé par son attitude... et par le rire qu’elle avait ajouté à sa remarque et qui lui avait encore plus donné l’impression d’être un triple idiot.

“Je regrette de t’avoir menti”. Dan aurait voulu avoir le temps d’analyser cette remarque.... Une remarque importante, c’est vrai, mais elle était en train de se perdre dans un tel flot de paroles que Dan n’était même pas sûr d’avoir entendu ce qu’elle venait de dire, et d’avoir compris tout ce que ça impliquait. Elle venait de lui dire qu’elle était amoureuse de lui, là, non? Bon, ok, Dan avait continué à avoir des doutes, même quand elle lui avait dit qu’elle ne l’aimait pas, mais passé la fierté blessée et le ridicule de la situation, ça l’aurait sans doute soulagé de croire qu’elle avait dit vrai. Là, il ne savait plus. Jo avait des sentiments pour lui. Quand il avait envisagé le scénario, il avait pensé à mille réponses à donner à la jeune fille, histoire de ne pas trop la blesser, sauf que là, tous ses arguments ne tenaient plus face à la remarque de Jo. Cette remarque l’agaçait profondément, d’ailleurs. Il avait tout d’un coup l’impression qu’il ne la connaissait pas du tout. Et surtout, surtout, qu’elle ne le connaissait vraiment pas. ça le vexait complètement, de la voir anticiper ses réactions, en faisant de mauvais plans sur la comète.

“Mais tu n’as rien compris à ce que je venais de dire ou quoi?” s’ennerva Daniel. Bon, Jo avait l’air aussi mal que lui, il aurait sûrement pu faire preuve de plus de délicatesse, mais il se sentait vraiment en colère. Parce que Jo était l’une des seules personnes qui avait eu l’air de le comprendre, il avait l’impression de s’être complètement fourvoyé. “Qui parle de choisir? Est-ce que j’ai dit que si tu me disais la vérité, je te lâcherais comme une vieille chaussette pour courir auprès de Tom?Vous me soulez, avec vos ultimatums, Tom ne m’a jamais demandé de choisir entre lui et vous, et en l’occurence, je me répète, mais je ne vois vraiment pas ce qu’il vient fouttre là-dedans. Tu es une de mes meilleures amies, Jo, et au lieu de penser que je serais capable de rester auprès de toi, tu t’es contenté de penser comme tout le monde, que je n’étais qu’un toutou. Tu parles de “passer à autre chose”... et tu en parles comme si, si ça arrivait, ce serait de ma faute! Est-ce que j’ai parlé une seule seconde de me détourner de toi? Si jamais nos chemins se séparent, tu ne le devra qu’à toi, je n’ai jamais eu l’intention de t’abandonner.”

Il marqua une pause. Il avait tellement parlé que sa gorge était sèche. Il reprit sa respiration et tenta de se calmer, s’il continuait à ce train là, il risquait fort de la perdre pour de vrai.

“Ecoute.” reprit-il plus calmement. “Je voulais juste lever toutre ambiguité, moi. Vivre dans le mensonge, c’est jamais une bonne chose. Et je n’ai pas l’intention de te laisser tomber. C’est juste que je veux pas être le salaud qui t’as brisé le coeur.”

Euh... En fait, Dan ne préférait pas savoir ce que Jo avait compris ce soir (il avait comme la triste intuition que ça avait un rapport avec son quotien intellectuel fortement déficient - mais comme il était déficient, c’était pas forcément ça). Dan ne savait plus trop où ils en étaient, là, du coup. Après une conversation comme celle-là, ce serait quand même difficile de faire comme si de rien n’était et de revenir à la normale. Mais en même temps, lui, c’était ce qu’il voulait, et il était prêt à parier que Jo n’en demandait pas moins. Dan fixa un moment cette main tendue. C’était vraiment trop... zarbe, comme conversation, et il était sûr et certain de ne pas avoir saisi la moitié de ce qu’il y avait à saisir dans tout ça. Jo avait l’air de sortir de leur conversation parfaitement ravie et convaincue, lui, ça lui laissait juste un inconfortable sentiment d’incertitude. Mais bon, au moins, les choses avaient l’air plus positives que négatives, c’était déjà bien. Jo arriverait à l’oublier, c’était sûr. D’ailleurs, Dan’ se demandait un peu comment elle pouvait avoir le béguin pour lui. Il crânait sans arrêt et il lui arrivait souvent de croire qu’il était irresistible (encore plus au bras de la magnifique Ines), mais au fond, tout au fond, il avait jamais eu la sensation de valoir grand chose, c’était sûrement pour ça, d’ailleurs, qu’il tentait de se rattraper en rabaissant les autres et en se montrant surassuré. Enfin bon, c’était pas le sujet. Le sujet, c’était que Jo méritait définitivement mieux que lui, et il espérait vraiment qu’elle s’en rendrait compte, même si au fond, c’était p’têt ce constat qui allait l’éloigner de lui, au final.

Enfin, Dan arrêta de fixer la main tendue, et au lieu de la serrer, c’est Jo, qu’il serra dans ses bras. ça aurait pu être équivoque, mais bon, la situation aurait pas pu être éclaircie davantage. Et puis il lui devait bien cette étreinte, même si elle n’arrivait pas vraiment au moment que le serpy aurait choisi pour la faire s’il n’avait pas eu l’impression que c’était l’occasion là maintenant tout de suite. Quand il relâcha enfin son étreinte, il fixa Jo et lui fit, dans un léger sourire.

“J’espère que parmi ces choses tu auras compris que tu mérites mieux qu’un crétin comme moi.”

C’était vraiment ce qu’il pensait, même s’il ne faisait jamais ce genre d’introspections en public, bien sûr. Jo était une perle, c’est évident, et lui c’était... va savoir, mais pas un type bien, en tous cas. D’ailleurs, s’il n’avait pas été avec Ines, qui sait comment aurait tourné la situation... mais à quoi bon? Il était assez lucide sur la question, Jo méritait beaucoup mieux que lui, vraiment. Lui, il était de toute façon voué à une existence misérable et désenchantée, elle commençait déjà très bien dans cette perspective. ça s’arrêterait sûrement pas en si bon chemin, ça il pouvait même le parier. Il crèverait sûrement la gueule ouverte dans un caniveau quelconque, jeune de préférence. Mais bon, puisqu’il n’imaginait pas sa vie autrement... Il aurait au moins le mérite d’être conscient de son miserabilisme total.

Bon, évidemment, Jo ne pouvait pasz lui sortir une réplique qui tue du genre : “mais oui Danny, tu n’es qu’un sombre crétin” (d’autant plus qu’il l’aurait certainement très mal pris, donc il ne s’étonna pas franchement de sa remarque, elle faisait vaguement plaisir, parce que c’était toujours bon de croire qu’on valait quelque chose, mais ce n’était pas pour autant qu’il prenait vraiment ça au sérieux. A tous les coups, un tas de qualificatifs défilaient dans sa tête pour le désigner, et le “sombre crétin” devait avoir ses passages récurrents dans son crâne. Dan ne se faisait pas d’illusions, Jo peut-être, ça il pouvait pas le dire. Mais bon, tout le monde sait que comme l’a dit le grand philosophe latin bien mysogine en son temps, l’amour rend aveugle, et le mariage rend la vue. Le serpy espérait juste que la jolie Jo ne mettrait pas trop longtemps à se remettre de tout ça, parce que quand il lui avait dit qu’il ne voulait pas lui briser le coeur, il ne blaguait pas. Il avait beaucoup d’estime et d’amitié pour elle, en fait, c’était bien une des rares personnes en ce bas monde qui en avait de sa part, il ne voulait pas lui gâcher la vie, déjà qu’il avait l’impression de gâcher celle de tellement d’autres (évidemment, là je fais référence à ceux à qui il a causé du tort involontairement, parce que le jour où il s’excusera auprès de ceux qu’il martyrise à longueur de journées, les cochons voleront).

“Ouais, ouais... p’têt pas autant que je le laisse croire, en tous cas.”

Ce n’était même pas tout à fait faux, en fait, ce qu’il venait de dire. Dan passait très souvent pour une brute épaisse au QI gravement limité, mais en vérité, il n’était pas aussi idiot qu’il le laissait croire. Ok, ses résultats scolaires ne plaidaient pas franchement en sa faveur, et il aurait pu pousser au suicide le professeur le plus averti, si ça avait été son intention, mais c’était surtout qu’il était flemmard, n’aimait pas ce concept étriqué de scolarité. Il se plaisait à croire qu’il avait un autre type d’intelligence, qui ne se mesurait pas à la quantité de bouquins qu’il avait pu ingérer dans sa vie (ce qui ne fait pas beaucoup). La preuve, Tom n’aurait sûrement pas accepter qu’un type fondamentalement idiot devienne son bras droit... Quoique ça devait bien l’arranger, qu’il soit trop bête pour demander plus que ce qu’on lui donnait. Mais Dan n’aurait rien fait avec plus, de toute manière, contrôler, c’était pas son truc, ça demandait trop d’effort. Il était ambitieux, mais pas à ce point. Puis, il ne se leurrait pas, il était bien évident que s’il éssayait de mettre le monde à sa merci, il n’y arriverait pas. Avec son grand manitou, c’était une autre paire de manche.

“J’suis content qu’on en ait parlé, ça me pesait pas mal, tu sais.”

[HJ : Je sais pas si tu veux qu'ils aillent au dortoir sans problème, ou qu'ils se retrouvent face à un préfet^^! A toi de voir, les deux situations me semblent bien! Si Tom veut se joindre à nous, il peut aussi! Pour voir ce qu'à donner la graine qu'il a planté^^!]