Que la folie d'autrui soit ta sagesse

Mine de rien, Maisie était heureuse de voir que la conversation s’était un peu détendue, et qu’elles étaient toutes les deux sur un ton beaucoup plus humoristique. Peut-être que Zelda était sérieuse, mais c’était tout de même dit sur un ton léger, et ce n’était pas plus mal. La situation était sans cesse assez grave comme ça, et leurs actions au sein de l’Ysbridion étaient elles aussi très sérieuses, alors raconter n’importe quoi de temps à autre, ça ne pouvait pas faire de mal, bien au contraire. Et Zelda était bien l’une des seules personnes avec qui Maisie pouvait se permettre ce genre de comportement. Parce qu’elle était au courant de tout, et que Maisie n’avait pas besoin de lui cacher quoique ce soit. Et elle devait bien reconnaître que c’était reposant. Zelda lui était vraiment très précieuse, et en contrepartie, elle n’avait pas le sentiment d’être une si bonne amie.

"Tout à fait, à ce stade, on devrait même jouer à la loterie, ce serait dommage de passer à côté d'une vaine pareille"

Maisie afficha un sourire amusé, et légèrement narquois. Elle était certaine de faire une totale banqueroute, si jamais elle jouait à la loterie, ou à tout autre jeu d’argent. La chance et Maisie, cela devait faire à peu près dix mille. Elle n’avait jamais eu de chance dans sa vie, et le hasard l’avait toujours mise dans une merde pas possible, alors elle ne se risquerait certainement pas à ce genre d’actions. Mais pour rester dans le ton, et pour continuer sur cette phase ironique à souhait, elle n’allait pas contredire son amie.

"Bon, au moins, si je ne peux pas de miracle pour toi, j'aurais peut-être réussi à t'amuser avec mes clowneries, c'est toujours ça de pris"

Oui, c’était toujours ça. Peu de monde était capable de faire sourire Maisie, de manière véritable. Elle avait des amis certes, des personnes qu’elle appréciait, et auxquelles elle tenait, mais elle avait toujours cette réserve, cette crainte. Elle avait toujours peur que son double finisse par se montrer et agisse de manière totalement inappropriée avec ses relations. Mais avec les personnes qui étaient au courant, elle n’avait pas cette crainte, puisqu’ils sauraient les différencier.

« Tu n’imagines pas à quel point tu me fais du bien. Il n’y a pas besoin de miracles, ta présence m’aide déjà beaucoup tu sais. »

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Que la folie d'autrui soit ta sagesse

Maisie estimait qu’avoir de la chance, c’était subjectif. Et libre à l’appréciation de chacun, mais elle avait tout de même le sentiment qu’en ce qui la concernait, elle n’en avait jamais eu. Tout était toujours allé de travers, et cela avait sûrement démarré depuis le début. Quand on se penchait un peu sur sa généalogie, il y avait déjà un souci de base. Le fait que ses parents soient également frère et sœur, et qu’ils était à moitié cinglés ne lui avait pas spécialement permis de faire une bonne entrée dans la vie. Et au final, elle n’était jamais vraiment parvenue à trouver un semblant d’équilibre.

"Tout à fait, à ce stade, on devrait même jouer à la loterie, ce serait dommage de passer à côté d'une vaine pareille"

La sorcière afficha un léger sourire, ne prenant toujours pas ce que lui disait son amie au sérieux. Avec l’héritage qu’elle avait eu à la mort de ses parents, Maisie n’avait pas besoin de jouer au loto, dans tous les cas. Quand bien même, elle aurait sans doute aucune chance. Elle ne pensait pas que Zelda était aussi mal lotie qu’elle, au niveau de la fortune. Certes, elle avait vécu des moments difficiles dans sa vie, mais Maisie, de son point de vue, trouvait que l’infirmière s’en tirait vraiment bien. Elle avait un métier stable, une famille, elle se battait pour ses idéaux… il n’y avait pas grand-chose à y redire, c’était une certitude. Mais bon, elle n’avait qu’un regard extérieur, alors la principale intéressée avait peut-être une autre vision de la situation.

"Bon, au moins, si je ne peux pas de miracle pour toi, j'aurais peut-être réussi à t'amuser avec mes clowneries, c'est toujours ça de pris"

Oui, c’est vrai. Mais si Maisie était assez catégorique, et lucide quant à sa situation, elle n’était pas non plus d’une humeur noire. Elle n’avait pas envie de faire subir ses problèmes aux autres, alors elle n’était spécialement de mauvaise compagnie, quand elle était consciente de ce qu’elle faisait du moins. Mais si Zelda voulait voir cela comme quelque chose de positif, elle n’allait cependant pas le lui enlever. Au moins, elle s’inquièterait peut-être un peu moins, même si la connaissant, ce n’était pas gagné.

« C’est vrai, mais ne te congratule pas trop vite. Je suis juste bon public. »

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