Happiness. Simple as a glass of chocolate or tortuous as the heart. Bitter. Sweet. Alive.
- Madame, le stock de chocolat en poudre commence à baisser.
La voix grêle de Hokey parvint à mes oreilles sans problème. J'ai beau être vieille, je n'en suis pas pour autant dure de la feuille. Ce dont je tire une petite fierté, renforcée à chaque fois que je dois élever la voix plus qu'à l'ordinaire pour me faire comprendre de sorcières de mon âge. Hé hé. Mais ce n'est pas le sujet, et l'information relayée me fait froncer les sourcils. Plus de chocolat ? Ou presque ? Impossible. J'ai été refaire le plein il y a à peine deux mois. Depuis… Ah. Effectivement. Les Greengrass sont passés peu de temps après si ma mémoire est bonne. Et leurs gamines ont reprit chacune une tasse. Additionné aux traditionnels thés entre anciennes élèves du 15 du mois où seule Margaret prend dudit thé, et à la visite de M. Beurk où je m'en suis servit. Plus ma tasse du soir. C'est possible. Crotte de Doxy. je sais qu'il en reste suffisamment pour tenir au moins une semaine : Hokey surveille le niveau régulièrement pour que la rupture de stock n'arrive jamais. Mais la perspective ne manque jamais de me renfrogner. Flynn doit venir. Et si je l'emmenais ? Autant qu'il serve à quelque chose, ce garçon. Je ne sais pas encore… J'aviserai.
Je pianote un instant puis lève le regard sur la pendule du salon. Bois de merisier, XVIème siècle. Une merveille négociée à couteaux tirés. 16h01. Un sourire victorieux s'étale sur mes lèvres à cette idée. Cela me fera une raison supplémentaire de me plaindre lorsqu'il passera le pas de la porte. Alala, ces jeunes. Ils croient qu'on râle car "de notre temps, jamais on ne se serait permit ça !". La bonne blague. Ils ne se doutent juste absolument pas de la joie qu'on retire à les embêter. Je m'enfonce confortablement dans le fauteuil alors que le tintement de la porte d'entrée se fait entendre. Inutile de rappeler Hokey à l'ordre. Elle entend aussi bien que sa maîtresse, et les petits pas pressés que j'entend résonner sur le parquet me confortent dans mon idée.
- Bienvenue Monsieur Bennet. Madame Smith vous attend dans le salon, déclare t-elle, cérémonieuse.
Et voilà. Je n'ai plus qu'à entendre que le Monsieur Bennet n'arrive devant moi. Mes pupilles se pose rapidement sur mes genoux et je lisse d'un geste négligent les plis de la robe mauve que je porte. Attention, le jeu commence.
Flynn Bennet
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QUI SUIS-JE? Baguette: Bois d'houx, 25,6 cm, crin de licorne Camp: Neutre Avatar: Matthew Bomer
Cela faisait un moment que Flynn n’avait pas pris la peine de rendre visite à sa grande tante Hepzibah. C’était la femme du frère de son grand-père, autant dire qu’ils avaient un lien de parenté assez éloigné au final. Mais quand il était gosse, le jeune homme se rendait régulièrement chez elle en compagnie de ses parents. Et il savait parfaitement pourquoi ses parents avaient pris la peine de garder à ce point contact avec la vieille femme (que Flynn avait quand même énormément de mal à apprécier). C’était en grande partie pour ne pas disparaitre de son testament. De son côté, le journaliste n’en avait pas grand-chose à faire de son argent (quoi que le jour où il recevrait sa part, il risquait de l’apprécier énormément). Techniquement parlant, le journaliste s’en sortait assez bien, mais un peu d’argent en plus ce n’était jamais désagréable. Cependant, Flynn ne savait pas vraiment s’il pouvait quand même prétendre à avoir sa part, après tout il avait quand même énormément de mal avec cette vieille femme. Elle ne devait pas être très méchante au fond, il n’en savait rien en fait, elle était juste très spéciale. En tout cas, à chaque fois que Flynn était venu la voir, il en ressentait dépité. Et aujourd’hui, quelque chose lui disait que ça allait être la même chose. Mais en même temps, il n’avait pas fait l’effort de lui rendre visite depuis un long moment. Ces derniers temps, le jeune homme avait quand même un peu trop tendance à se couper du monde et du reste de sa famille.
Flynn se rendit donc chez elle, à l’heure. Du moins, il pensait l’être à quelques minutes près. Quand il sonna à la porte, cette dernière ne tarda pas à s’ouvrir sur Hokey. Cette dernière déclara qu’Hepzibah l’attendait dans le salon. Le jeune homme ne se sentait pas vraiment à l’aise. C’était tellement cérémonial, un peu trop même. Flynn était donc tendu, mais il n’avait pas l’intention de reculer maintenant. De toute façon, même s’il l’avait voulu, il ne pourrait de toute façon pas le faire. Maintenant, sa grande tante était au courant de son arrivé donc. Flynn se contenta donc de se rendre dans la salon afin de retrouver la vieille femme, en espérant qu’elle n’allait pas trop le martyriser aujourd’hui.
« Bonjour ma tante, comment allez-vous ? »
Demanda-t-il quand il arriva dans le salon, saluant la vieille femme. C’était maintenant que les choses allaient se jouer, Flynn craignait légèrement l’attitude de la dame. Quelque chose lui disait qu’elle avait déjà en tête de quoi lui faire des reproches et le faire tourner en bourrique. Elle était douée pour ça en même temps. C’était à se demander si elle ne passait pas son temps à préparer ce genre d’entrevue avec les membres de sa famille. Peut-être qu’elle n’avait pas mieux à faire de ses journées après tout. Souvent, Flynn se demandait ce que Hepzibah faisait de ses journées, en dehors d’emmagasiner des vielles choses (comme elle…).
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Y faudrait vivre deux vies : une pour apprendre à vivre puis l'autre pour vivre.
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- Bonjour ma tante, comment allez-vous ?
Houuuu, qu'il n'avait pas l'air dans son élément ! C'en était presque drôle. Bon, d'accord. C'était clairement drôle aux yeux de la vieille dame. D'un côté, il le méritait. S'il venait plus souvent, il se sentirait plus à l'aise, non ? CQFD, comme disait Merlin-sait-qui. Et Hepzy n'était clairement pas disposée à retenir les noms de n'importe qui.
- Quand j'étais plus jeune, je prenais toujours la peine d'arriver au moins cinq minutes en avance. Davantage, c'est trop. Après, on peut donner l'impression de s'inviter chez l'autre. Et arriver en retard est tout simplement malpoli. Cinq minutes, c'est juste parfait mon garçon.
Elle lui adressa un sourire mielleux à souhait. Bon, clairement, elle aurait pu faire davantage d'efforts pour être aimable. Comme commencer par répondre à sa question, et lui retourner la politesse. Mais ce n'était pas drôle. Se donner le rôle de la vieille grincheuse était bien plus amusant.
- Allons, assis-toi Flynn, je t'en prie. Ne reste pas planté comme un piquet dans le salon. Il y a bien assez de fauteuils dans la pièce pour que tu en trouves un à ta convenance. continua t-elle en désignant l'ensemble de la pièce d'un geste de la main.
- Mes vieux os se portent bien, merci. Qui sait, j'ai peut être encore de longues années devant moi.
Et pan. Ça lui plairait bien, à vrai dire, de voir ceux qui lorgnaient son héritage ronger leur frein devant sa longévité. Oh, Flynn était gentil. Agréable même. Ce n'était pas vraiment à lui qu'elle pensait lorsqu'elle avait ce genre d'idées. En revanche, cette saleté de Rebecca pouvait toujours se brosser les fesses avec un balai avant d'obtenir quoi que ce soit de sa part…
- Et toi ? Comment te portes - tu ? A vrai dire, cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu, mon garçon.
Manière subtile de lui faire remarquer qu'il avait mit du temps pour repointer le bout de son nez au manoir ? Peut être. Mais Hepzy avait beau l'embêter, elle appréciait tout de même beaucoup le journaliste, et s'intéressait à la réponse qu'il lui fournirait.
Flynn Bennet
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Sans grande surprise, la grande tante Hepzibah fit une remarque sur son retard. Flynn n’avait pas spécialement le sentiment d’être en retard quand même, du moins peut-être d’une ou deux minutes mais quand même pas tant que ça. C’était cependant suffisant pour la vieille femme de faire remarquer ce détail au jeune homme. Le journaliste se retint de pousser un soupir en entendant les reproches de sa grande tante, ne voulant pas envenimer les choses. Elle lui faisait la morale, lui donnant des leçons de bonnes conduites. Flynn ne pensait quand même pas être un homme malpoli. Certes, le jeune homme était peut-être un peu en retard (vraiment un petit peu quand même…), mais il n’était quand même pas à ce point sans éducation et mal poli. La prochaine fois, le journaliste allait cependant se souvenir qu’il fallait qu’il arrive cinq minutes en avance la prochaine fois qu’il allait lui rendre visite (s’il prenait la peine de revenir, c’était mal partie quand même). En attendant, Hepzibah n’avait même pas pris la peine de répondre à sa question. Et elle continua en lui faisant une remarque pour qu’il s’installe, dans l’un des nombreux fauteuils de son salon. Flynn, sans rien dire, alla donc s’installer sur l’un des sièges et sa grande tante lui informa qu’elle se portait bien. Non sans, en plus, ajouter qu’elle avait encore de longue année devant elle, mentionnant au passage l’héritage que de nombreuses personnes de la famille pouvaient désirer obtenir de sa part. Flynn ne lorgnait pas trop sur l’héritage de la femme quand même (bon, il n’allait pas cracher sur un peu d’argent quand même).
« Je suis ravie de l’apprendre. »
Dit-il dans un sourire, avec plus ou moins de sincérité. Ce n’était pas qu’il désirait sa mort, mais on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était des plus agréables depuis qu’il était arrivé. Il n’avait rien contre sa grande tante, mais elle était une vieille dame aillant souvent des paroles un peu trop cinglantes. Et d’ailleurs, quand elle lui demanda comment il allait, elle ne manqua pas de faire remarquer qu’il n’était pas venu depuis un petit moment. Comme s’il pouvait l’avoir oublié.
« Eh bien, je me porte assez bien. » Dit-il pour commencer. Il ne pouvait pas dire qu’il avait complètement la forme, puisque ce n’était pas le cas. Il n’était pas non plus au fond du gouffre, il se remettait quand même de plus en plus des évènements qui avaient pu traumatiser sa vie (et qui continuaient en effet de le faire d’ailleurs). Il remontait réellement la pente. Il avait repris son travail, il s’était mis à l’écriture, autant dire que c’était bien mieux que quelque temps avant juste après la perte de sa femme. « Je suis désolé de ne pas être venu avant, j’ai un peu… coupé les ponts avec beaucoup de chose. »
Ce n’était pas faut en plus, il avait eu surtout tendance à s’enfermer chez lui et ne rien faire. Certes, même au meilleur de sa forme il n’aurait peut-être pas rendu visite à ce point à sa grande tante, mais quand même ça n’avait pas aidé.
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Jeu 23 Juil - 21:44
